Définition
Le Burn Out est un processus qui s’installe insidieusement et qui aboutit petit à petit à l’épuisement total de la personne qui en souffre.
Christina Maslach, psychologue américaine, une des pionnières dans l’étude de l’épuisement professionnel, dans son livre « Burn Out, des solutions pour se préserver et agir » le décrit comme :
« Un état psychologique, émotionnel et physiologique résultant de l’accumulation de stresseurs professionnels variés ».
« C’est un processus graduel au cours duquel la disparité entre les besoins de la personne et les exigences professionnelles s’accentue ».
Le burn-out n’est pas :
- Une maladie psychiatrique mais une spirale dangereuse pouvant aller jusqu’à la maladie
- Une dépression : Le burn-out s’exprime en premier lieu dans la sphère professionnelle)
- Du simple stress
Combien de français sont touchés par le Burn OUT ?
Selon une récente étude réalisée par Opinion Way avant l’été 2022, la détresse psychologique toucherait 41 % des salariés. En outre, 34 % des salariés français seraient en burn-out, et parmi eux 13 % en burn-out qualifié de « sévère » (soit plus de 2,5 millions de personnes). Source : OCM (Observatoire de la compétence Métier)
Selon cette même enquête, les populations les plus durement exposées à ce type de pathologies seraient :
- Les femmes, à 46 % (avec une baisse de 1,5 points par rapport à 2021)
- Les moins de 29 ans, à 59 % (avec une hausse de 5 points par rapport à 2021)
- Les télétravailleurs, à 45 % (avec une hausse de 5 points par rapport à 2021)
- Les managers, à 43 % (avec une hausse de 10 points par rapport à 2021)
Quelles sont les causes d’un Burn-out ?
Facteurs Professionnels
Le surmenage
- La surcharge de travail
- Plus d’exigences qualité
- Un système qui s’accélère avec le numérique
- La fatigue due aux open-space
- L’augmentation des processus
- Le devoir de rendre compte à plusieurs responsables
Le manque de reconnaissance
Quand le collaborateur manque de feed back positif à la hauteur de l’effort fourni et qui a de la valeur pour la personne : cela peut-être un simple « merci », « bravo », une augmentation, une promotion, une fête à la fin d’un projet compliqué…
Le manque de soutien
Quand la personne n’arrive pas à trouver de l’aide face à la surcharge auprès de ses collègues, de son manager ou quand elle n’ose pas en demander.
Le manque de confiance dans son employeur/ses collègues
Un marché du travail plus instable, voir l’employeur se séparer brutalement de certains collaborateurs génère un climat de peur et une perte de confiance.
Les valeurs conflictuelles
C’est à notre sens l’un des points les plus important : A partir du moment où la personne commence à réaliser qu’elle dépense beaucoup d’énergie pour quelque chose qui n’a pas de sens pour elle ou pire qui va à l’encontre de ses valeurs, le Burn Out se déclenche.
Facteurs Personnels
Le Burn Out peut toucher tout le monde, toutes catégories sociales, toutes branches de métier, tous les âges…: des cadres du privé, du public, des employés, des ouvriers, des enseignants, des profs de yoga, des étudiants…
Même si le burn-out peut toucher tout le monde, l’ANACT indique que certains traits de personnalité ressortent :
- En première ligne, les perfectionnistes qui s’effondrent sous la pression de la charge de travail
- Puis, les battants qui travaillent énormément et sont exposés à des infarctus
- Mais aussi, les gentils, consciencieux, dévoués qui font l’objet de harcèlement et s’effondrent sous l’effet de la dépression
- Enfin, les obsessionnels angoissés
- L’image des candidats au Burn Out est donc bien loin de certains clichés qui pourraient penser que ce sont des fainéants qui profitent du système, des faibles ou des personnes fragiles.
Christina Maslach :
« Le Burn Out ne résulte pas d’une prédisposition génétique à la mauvaise humeur, d’une personnalité dépressive, ni d’une faiblesse quelconque.
Il n’est pas causé par une défaillance personnelle, ni par un manque d’ambition. Il ne s’agit ni d’un défaut de caractère, ni d’un syndrome clinique. C’est un problème professionnel ».
Pourtant ces croyances ont la vie dure aussi bien dans l’entreprise que chez la victime elle-même…
Comment le prévenir et reconnaître les premiers signes du BURN OUT ?
Christina Maslach décrit 3 dimensions au Burn Out :
L’épuisement : Fatigue intense, incapacité à récupérer même après du repos
Le cynisme/perte d’empathie : Moins d’implication, c’est d’une certaine façon une tentative pour se préserver de l’épuisement, la personne peut même devenir maltraitante
L’inefficacité : Perte de confiance en soi, incapacité à faire ce qu’elle faisait avant
Il existe différents degrés d’épuisement dont le burn-out est le degré le plus fort. Il est possible d’être en épuisement sévère sans être encore au stade à proprement parler du « burn-out ».
On appelle cela le Burn-in : le stade d’épuisement pré-burn-out !
Selon Nadia AUGUSTO, Neurotherapeute, « lors de cette phase, le corps souffre mais il est parfaitement capable de s’adapter au stress et aux demandes difficiles de son environnement, notamment en puisant dans ses réserves et ses ressources. Il existe trois degrés du burn-in : léger, modéré et sévère (ou avancé).
Le burn-in léger
Nous pouvons tous vivre un burn-in léger, au moins une fois dans notre vie ! Il apparaît suite à une courte période de stress et d’épuisement (ex : surcharge de travail ponctuelle suite au départ d’un collègue… Nouveau logiciel…) ou bien suite à des changements dans la famille comme l’arrivée d’un nouvel enfant.
A ce stade, notre corps peut récupérer de la fatigue occasionnée et réussit à faire le plein d’énergie.
Si, au contraire, la charge de travail et le stress s’accumulent, le corps continuera à puiser dans ses réserves sans les recharger. Le burn-in léger évoluera alors en burn-in modéré.
Le burn-in modéré
Dans cette phase le repos est insuffisant pour recharger nos batteries. C’est à ce stade qu’il va falloir prioriser. Pourtant, les activités de loisir sont le plus souvent abandonnées en premier alors que ce sont celles qui permettent de maintenir un bien-être mental et social, tout en faisant une coupure avec les sources de stress.
Enfin, le stress rendant plus fragile le système immunitaire et le corps de manière générale, les petites maladies anodines commencent à apparaître : rhume, toux, mal de dos… De même que le cerveau commence aussi à s’épuiser : oublis inhabituels, concentration plus difficile, maux de tête… Il s’agit de petits signaux d’alerte montrant qu’il y a quelque chose à changer. Si rien n’est fait, c’est la porte ouverte au burn-in sévère.
Le burn-in sévère (ou avancé)
Le burn-in sévère est le dernier stade avant le burn-out. L’accumulation du stress et de la charge mentale est à son maximum, mais la résistance persiste : « Je ne peux pas lâcher ». Les batteries sont quasi vides et se lever le matin relève de plus en plus du combat. Néanmoins, démarrer sa journée sera encore possible (l’enchaînement des tasses de café y seront pour quelque chose).
Le burn-out : plus aucun jus dans la machine…
Le burn-out est le stade ultime. Il n’y plus aucune réserve d’énergie. Tout a été brûlé. Imaginez-vous, un matin, vous voulez vous lever et vous ne pouvez pas. Votre corps ne répond plus à vos commandes ! Voilà, c’est cela un burn-out. Le corps a dit STOP et la personne se voit contrainte de se reposer. »
Les dégâts du burn-out sont nombreux et plus importants qu’en burn-in : vieillissement précoce, épuisement hormonal, hypersensibilité au bruit et à la lumière, parfois des acouphènes, pertes soudaines de mémoire, concentration altérée. Les dommages sont encore visibles deux ans après le début de l’arrêt maladie car ce n’est pas en une année qu’on récupère de 5, 10 ou 20 ans de stress intense…
Quelles solutions pour éviter le BURN OUT ?
En plus de prendre soin de sa santé physique, de veiller à bien manger et bien dormir, évidemment (mais même cela parfois est oublié au profit de gratter sur les nuits et les repas pour nous avancer dans notre travail), nos préconisations ici seront de deux ordres :
Se connaître soi-même ! Chacun de nous est unique, c’est à chacun de bien se connaître pour mieux prévenir les situations de détresse professionnelle. Mais bien souvent, nous restons dans nos comportements automatiques et dans nos conditionnements :
« Allez, sois fort ! Encore un peu ! Ca va passer ! »
« Je ne peux pas m’arrêter et tout laisser à mes collègues… Non, ce n’est pas possible ! »
« Et ok, je me mets en arrêt et je vais faire quoi, moi en arrêt ? Je ne peux pas rester à rien faire ! »
Voici, quelques phrases que je peux entendre dans mon bureau !
Nous sommes tous enfermés dans nos conditionnements, nos croyances, nos égos… et ainsi, nous les faisons passer avant notre santé. Le premier pas est de faire un réel travail d’observation de soi et de prendre conscience de nos fonctionnements pour oser s’en libérer et enfin, se donner assez de valeurs pour prendre soin de soi. Un coach peut vous aider ! Un thérapeute ou un psychologue aussi.
Communiquer ! Nous sommes des êtres de relation, c’est par les autres que nous existons. Les autres nous donnent des repères, de la sécurité, des encouragements, de la reconnaissance, des signes d’attention, de la valeur… Ils nous donnent du soutien, de l’espoir… Nous partageons des connaissances, nous apprenons, nous rêvons, nous avançons… Quand nos relations sont saines et respectueuses, nous sommes dans la joie de vivre, dans l’énergie, dans le don, dans la confiance.
Mais quand nous évoluons dans un environnement relationnel toxique, cela abîme notre estime et notre confiance en nous même ! Cela impacte notre énergie et notre motivation, nous commençons à douter, ou à être plus susceptible, plus en colère. Nous développons du ressentiment, nous en voulons à la Terre entière !
La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons apprendre à nous respecter dans un environnement même toxique ! Oser dire NON, apprendre à faire des demandes claires… On peut apprendre à sortir d’une communication implicite pour tendre vers une communication plus explicite en prenant la responsabilité de ce que nous ressentons et ce dont nous avons besoin, en le disant. Là encore, un coach peut vous aider ! Des formations sur la communication, comme nous le proposons à Andaré peuvent vous permettre de développer vos compétences relationnelles.
Pour conclure
Le BURN OUT n’est pas une fatalité ! Nous pouvons le prévenir. Alors voici nos invitations :
Vous, acteur professionnel, salarié, osez-vous observer ! Marquez des temps de pauses pour revenir sur vos priorités de vie, sur vos satisfactions et insatisfactions professionnelles. Oser vous demander de quoi vous auriez besoin pour aller bien. Et enfin, osez le dire, à vos managers, à vos collègues. Entourez-vous d’un coach, d’un thérapeute, ou d’un docteur pour vous soutenir.
Vous, acteur professionnel, RH et dirigeant, osez communiquer et informer vos salariés sur ce thème ! Offrez à vos collaborateurs des formations sur la connaissance de soi, la communication, la prévention du Burn Out. Proposez à vos managers et cadres de direction des formations et des coachings sur le management relationnel bienveillant et tout aussi cadrant. Investissez dans leur bien être et il est évident que votre entreprise n’en réussira que mieux.
Notre société est à un véritable tournant ! Les entreprises qui sauront proposer du véritable sens et du bien-être professionnel seront les entreprises pérennes et réussissantes de demain. Et celles qui sauront intégrer et fidéliser nos jeunes générations également ! Car la génération qui arrive sera sans doute moins conciliante que les précédentes sur ces priorités de vie professionnelle.
